Lo Castillet - page 8

Dans l’actualité
8
SOCIAL
Les agents de l’Ehpad affirment leur colère contre le manque de moyens alloués à la
structure
Le mardi 30 janvier, l’ensemble de
l’équipe des professionnels de
l’Ehpad la Roselière, les résidents,
les familles et les bénévoles se sont
rassemblés pour exprimer leur
colère. L’objectif était de dénoncer
le manque de moyens alloués par
les organismes de tutelle: l’Agence
Régionale de Santé et le Conseil
départemental.
Cette démarche a reçu le soutien
du maire, également président du
CCAS, des élus du village et de la
directrice.
Si au quotidien l’engagement des
professionnels de l’EHPAD reste
fort, l’évolution ces dernières
années des profils des résidents a
eu pour effet d’augmenter la
charge de travail tant au niveau
physique que mentale. Avec pour
conséquence, un turn-over, des
absences qui se multiplient,
provoquant
l’épuisement
des
autres personnels. C’est donc pour
tirer la sonnette d’alarme que ce
rassemblement a été organisé.
L’Ehpad de Vendres est une structure parmi d’autres confrontée à cette
souffrance sociale. Véronique et Christelle, aides-soignantes, se sont confiées
et parlent de leur métier et de ses difficultés.
Quelles sont vos conditions de
travail actuelles ?
Nous travaillons dans un contexte
difficile. Notre cœur de métier est
sensé être l’humain, prendre soin
de personnes de plus en plus
dépendantes, de plus en plus
âgées. Cela demande de
l’attention, de l’écoute, une
vigilance accrue. Et donc du temps.
Or, les moyens financiers font
défaut, nous manquons de
personnel. La qualité de service
demandée devient incompatible
avec les exigences de notre emploi,
combinées au peu de ressources à
notre disposition. Les charges de
travail augmentent et avec elles, la
détresse des soignants qui ont
l’impression de ne pas être assez
professionnels, alors même qu’ils
font tout leur possible. Sans
compter le mal-être des familles
qui se répercute forcément sur le
malaise du personnel.
Au fond, quelles sont vos
revendications ?
La solution est financière, il faut
créer des postes. Et en même
temps, nous ne demandons pas
l’impossible. Par exemple, les
Ehpad manquent cruellement
d’infirmières de nuit. Le personnel
de ce genre de structure est
composé uniquement d’agents
sociaux et d’aides-soignants non
habilités à donner des traitements.
Une situation qui rend complexe
les soins de nuit avec toutes les
conséquences que cela entraîne.
Une réflexion doit être menée pour
réorganiser les services en fonction
du résident et non plus des
moyens. Le bien-être de la
personne dépendante doit être la
priorité de nos établissements.
L’humain doit être au cœur des
débats.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Les avis sont partagés, mais nous
avons conscience qu’il en faudrait
vraiment peu pour entamer une
vraie démarche qualité. Certains y
croient, d’autres peu ou pas.
Gardons espoir pour nos aînés.
Isabelle Portebois
1,2,3,4,5,6,7 9,10,11,12,13,14,15,16
Powered by FlippingBook